Un portrait « flash » de Bruno Salvy, chercheur de l’équipe AriC basée à Lyon. Un parcours plein de rebondissements et de changements.
Buzz’In : Quel est ton parcours ?
Bruno Salvy : J’ai eu la chance de découvrir mon domaine de recherche (le calcul formel) très tôt en fin d’études. Je suis tombé ensuite sur mon sujet de thèse en assistant à un exposé de Philippe Flajolet. À partir de là, j’ai fait une thèse où je me suis bien amusé, j’ai été recruté chez Inria dans la foulée (à l’époque ça pouvait se faire sans post-doc). Plus tard, j’ai été chef du projet Algo de 2000 à 2007. J’ai eu une expérience intéressante et très prenante en tant que délégué scientifique de Rocquencourt entre 2008 et 2012, et je suis arrivé au projet AriC à l’ENS Lyon en septembre 2012.
Buzz’In : Que t’a apporté le changement de centre Inria ?
B.S. : Une nouvelle équipe avec des thématiques qui m’attiraient. C’était ma principale motivation : je les connaissais et les appréciais depuis longtemps, mes deux derniers thésards avaient travaillé avec eux, et une partie de mes recherches évoluait naturellement vers des thèmes que nous pouvions partager. J’ai donc sauté le pas en 2012; j’ai déménagé avec ma famille à Lyon que nous ne connaissions pas du tout, et qui nous plaît bien.
Buzz’In : Est-ce que d’être situé dans une antenne excentrée t’oblige à changer tes habitudes de travail avec l’administration ?
B.S. : Pas tant que ça. Damien Séon, l’assistant de notre équipe, est notre interface avec l’administration, qu’on soit sur place ou au loin. La seule différence est que lorsqu’un problème survient, on ne peut pas aller voir la personne pour essayer d’éviter un blocage, ce qui peut compliquer la vie.
Buzz’In : Quelles sont tes missions aujourd’hui ?
B.S. : Celles que je me donne en tout cas, c’est d’utiliser le calcul formel pour produire des programmes numériques fiables. Le calcul formel vise à faire calculer des formules « exactes » par les ordinateurs. Il s’agit maintenant de produire des formules d’approximation, d’en tirer automatiquement des programmes, le tout pour évaluer précisément et rapidement les fonctions mathématiques dont se servent les scientifiques. Il reste bien sûr pas mal de travail pour rendre ça efficace, général, et utilisable !
Buzz’In : Quels sont tes projets d’avenir ?
B.S. : Le calcul formel est un domaine à la fois passionnant et potentiellement très utile. Mon principal projet est de le crier partout, en enseignant, en rédigeant des textes, en travaillant avec des collègues d’autres domaines, et en approfondissant les sujets auxquels je crois.
Buzz’In : As-tu un message que tu voudrais faire passer ?
B.S. : On a la chance en France de séparer assez tard les mathématiques et l’informatique dans l’enseignement. Il faut dire aux étudiants qui aiment les deux que choisir les domaines à l’interface math-info leur permettra d’avoir un réel apport dans la recherche internationale, tout en continuant à s’amuser.
V.G
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