L’équipe UrbaNet d’Inria Grenoble – Rhône-Alpes, dirigée par Hervé Rivano, travaille sur l’optimisation des capteurs atmosphérique en ville. C’est dans ce cadre qu’elle participe à Sense-City : un programme pluridisciplinaire de recherche et développement centré sur la ville intelligente. En janvier 2015, une première « mini-ville climatique » a été inaugurée dans ce cadre à la Cité Descartes sur le campus de Paris-Est qui permet déjà de présenter de nombreuses innovations urbaines. Les équipes travaillent aujourd’hui au déploiement d’une seconde installation, prévu fin 2016.
Quelle est la contribution de l’équipe Urbanet au projet Sense-City ?
Hervé Rivano : Au sein d’Urbanet, nous travaillons sur les réseaux de capteurs de pollution. En ville, l’installation de ces dispositifs doit tenir compte de nombreuses contraintes géographiques, liées notamment à l’urbanisme et à l’implantation du mobilier urbain. Ils doivent aussi être positionnés à des endroits précis qui correspondent au déplacement des polluants atmosphériques. Afin de trouver l’implantation optimale, nous travaillons avec des équipes de recherche qui effectuent des modélisations et de la simulation de données. Nous cherchons également à adapter la mesure aux phénomènes environnementaux : les capteurs peuvent, par exemple être plus réactifs lors des pics de pollution, pour offrir un suivi précis de ces épisodes.
Après avoir réalisé une première « mini-ville » climatique en janvier 2015, Sense-City est à présent dans sa deuxième phase, qui s’achèvera fin 2016 avec la construction d’un nouveau bâtiment destiné à réaliser des simulations. Quels sont vos nouveaux objectifs de recherche ?
Hervé Rivano : Nous réfléchissons à la recalibration des capteurs environnementaux : à l’heure actuelle, ceux qui sont installés par Airparif dans la région parisienne ou dans la métropole lyonnaise sont des outils volumineux et précis, mais très coûteux. C’est la raison pour laquelle il y en a très peu. Ils indiquent le niveau de pollution avec un haut degré d’exactitude là où ils sont implantés. Mais ils ont un défaut majeur : ils ne permettent pas de connaître la répartition des particules dans l’air. Par exemple, ils ne peuvent pas mesurer si la pollution est plus importante au niveau des piétons ou au-dessus des toits, si elle se diffuse dans les logements etc. Pour cela, il faudrait que les capteurs soient plus nombreux. Notre objectif est d’utiliser des capteurs moins chers et plus légers. Ils seront moins précis, mais leur déploiement massif permettra d’obtenir des mesures plus fines.
Les travaux d’Urbanet portent aussi sur des moyens d’optimiser la communication entre les capteurs : aujourd’hui, chacun d’entre eux envoie ses données à un point de collecte en direct. Un système « multisaut », dans lequel les capteurs communiqueraient entre eux serait plus économe en énergie.
CitizenPress
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