Selon Stéphanie, doctorante chez E-Motion, un véhicule autonome communicant serait plus sûr qu’un véhicule conduit par un individu.
Depuis 3 ans au sein de l’équipe E-Motion dirigée par Christian Laugier, Stéphanie contribue à l’amélioration de notre sécurité routière en travaillant sur des véhicules communicants.
Sa thèse est financée par une bourse CIFRE, en collaboration avec le centre de recherche Renault de Guyancourt, en région parisienne.
L’objectif de la thèse ? Il s’agit de concevoir et tester un système de prédiction de collisions entre véhicules communicants approchant et traversant une intersection. En effet, 43% des accidents routiers se produisent à des intersections. Ce système permettrait d’améliorer la sécurité routière en alertant le conducteur en cas de risque de collision.
Un véhicule communicant connait à tout moment sa position, sa vitesse, et l’état de son clignotant. Ces informations sont obtenues à partir des équipements informatisés du véhicule (GPS, centrale inertielle, bus CAN, …). Le véhicule utilise la communication sans fil (norme basée sur le WiFi) pour émettre ces informations de façon continue. Elles peuvent alors être captées par les autres véhicules communicants de son entourage.
Et c’est là que commence le travail de thèse de Stéphanie. Comment comprendre et interpréter l’évolution de chaque véhicule (en tenant compte des imprecisions des capteurs) puis comment estimer le risque de la situation pour décider d’alerter le conducteur …ou non ?
La méthode classique pour estimer le risque de collision consiste à prédire toutes les potentielles futures trajectoires des véhicules pour ensuite détecter si elles se croisent. Ce raisonnement coûte évidemment très cher en calculs.
A la place, Stéphanie propose d’évaluer le risque en comparant l’intention du conducteur (estimée à partir de l’évolution de son véhicule) avec ce qui est attendu du conducteur (estimé à partir de la signalisation à l’intersection et du code de la route). L’originalité de ses travaux a été reconnue et récompensée par un « Best student paper award » lors de la conférence internationale IEEE Intelligent Vehicle 2012, en juin dernier.
Les contributions scientifiques ont été mises au point au sein d’E-Motion, les implémentations et expérimentations avec un véhicule de test au Technocentre Renault à Guyancourt. Ce co-encadrement a impliqué un temps partagé entre les sites de Montbonnot et de Guyancourt en 4 périodes de 6 mois ou 1 an, ce qui a donc occasionné 4 déménagements en 3 ans !
Nous penserons sans doute à Stéphanie dans quelques années lorsque ce système anti-collision équipera nos véhicules car un brevet est en cours de rédaction avec Renault.
En attendant, Stéphanie part à Berkeley pendant 1 an et demi pour poursuivre ses travaux de recherche dans le cadre du programme Inria@Silicon Valley.
Des véhicules communicants et un terrain d’essai l’attendent avec son 5ème déménagement !
M.C.
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