Ana-Maria Militan, l’assistant de prévention de notre Centre a accepté le jeu de questions / réponses pour nous présenter ses missions.
Buzz’In : Peux-tu me décrire la fonction d’assistant de prévention ?
Ana-Maria Militan : Il s’agit d’une fonction relativement récente chez Inria, qui est encore en cours de construction. Ce nouveau métier fait d’ailleurs l’objet de beaucoup de formations pour moi et pour mes collègues des autres centres : évaluation des risques, handicap, risques psycho-sociaux…
L’assistant de prévention (AP) a des activités qui concernent la sécurité des personnes et des biens ainsi que les conditions de travail (environnement physique de travail et les risques psycho-sociaux).
Concrètement, l’assistant de prévention a plusieurs rôles :
- Assiste et conseille la Direction sur l’évaluation des risques et la mise en place de la politique de prévention ainsi que sur l’application des règles d’hygiène, sécurité et conditions de travail
- Propose des améliorations, des mesures correctives, suit leur mise en œuvre
- Participe à l’information, sensibilisation et formation des personnels autour de ces thématiques
Buzz’In : Tu parles de risques psycho-sociaux (RPS), peux-tu expliquer ?
Ana-Maria Militan : C’est un vaste sujet… Les RPS sont au carrefour entre l’individu, le collectif et l’organisation du travail. Dès lors que des humains se trouvent en interaction au sein d’une organisation et qu’il y a des objectifs à atteindre, il peut y avoir des RPS. Cela concerne l’état de santé physique et mentale des salariés : stress, épuisement professionnel, violence au travail … qui peuvent mener à différentes pathologies et jusqu’à l’accident du travail.
Les pouvoirs publics s’y intéressent de plus en plus et fixent aux employeurs des responsabilités et des objectifs dans ce domaine.
Le mal être au travail est un cercle vicieux : plus un salarié va mal, plus cela se ressent dans son travail et souvent dans son environnement ; de plus, la réalisation de ses objectifs peut être décalée, moins satisfaisante ….ce qui renforce son mal être. Il faut donc éviter que ces situations s’installent. L’AP a un rôle de prévention primaire, c’est-à-dire de détecter et prévenir l’installation d’une situation de mal-être au travail.
Buzz’In : Comment est organisé ton travail ?
Ana-Maria Militan : J’ai une activité locale, au niveau de notre centre, qui comprend le site de Montbonnot et les antennes de Lyon et Giant ainsi que les équipes délocalisées de Lyon et du Campus. Pour cette activité, je travaille en lien avec la Direction du centre et avec mes homologues des établissements hébergeurs. Je rends compte à la Direction du centre des situations constatées et je peux formuler des propositions et suivre leur mise en œuvre. J’ai également une activité nationale, en lien avec mes homologues des autres centres et coordonnée par le Conseiller de prévention, Danielle Villieras. Ce travail collectif consiste à mettre en commun des outils et des procédures en matière de prévention, à produire des référentiels, à définir nos interactions avec d’autres acteurs de la prévention, en général à faire progresser la compréhension et l’emploi des moyens de prévention par chaque personne de l’établissement. Le réseau se réunit régulièrement et nous communiquons beaucoup pour mutualiser nos pratiques, pour partager notre expérience.
Buzz’In : Qui sont les autres acteurs de la prévention ?
Ana-Maria Militan : Ils sont plus nombreux qu’on ne l’imagine : la Direction du Centre, le SRH, les SG, le médecin de prévention, l’assistante sociale, le psychologue, le CLHSCT, les représentants du personnel … Ils ont tous un rôle pour préserver de bonnes conditions de travail et je travaille en lien avec tous ces interlocuteurs. Certaines interactions sont encore à définir, comme je disais cette fonction est encore en phase de construction.
Buzz’In : Quel est ton rôle dans le CLHSCT ?
Ana-Maria Militan : Je suis membre de droit du CLHSCT, au même titre que le médecin de prévention. J’ai une position de neutralité, entre les représentants de l’administration et les représentants du personnel. Je ne vote pas, mais je peux soumettre des sujets à l’ordre du jour. Il peut s’agir de sujets sur lesquels le CLHSCT doit se prononcer (changements relatifs aux conditions de travail, introduction de techniques nouvelles dont les risques sont à évaluer de façon préventive etc.), ou de sujets sur lesquels le CLHSCT doit être informé (ex. compte-rendus de mes visites aux équipes hébergés, incidents, accidents, mise à jour du DUER, étude régulière des registres, notamment du registre santé et sécurité au travail…).
Le CLHSCT est une instance importante dans la vie du centre ; il est consulté et formule des avis et préconisations sur tout ce qui touche aux conditions de travail des salariés. Il se réunit 3 à 4 fois /an et les comptes-rendus des discussions sont disponibles en ligne ainsi que sur le panneau d’affichage du rez-de-chaussée à Montbonnot.
Pour contacter le CLHSCT : clhsct-gra@inria.fr
Buzz’In : Là, je suis perdue … c’est quoi le DUER, les registres ?
Ana-Maria Militan : le DUER c’est Document unique d’évaluation des risques. C’est un inventaire très poussé de tous les risques qu’on identifie, grâce à la participation des personnels, dans une activité, un local, sur un site : il est mis à jour au moins annuellement, mais aussi à l’apparition d’un nouveau risque. Il contient aussi une évaluation de la gravité et de la fréquence du risque, ainsi que des préconisations pour l’éliminer ou le réduire.
Concernant les registres, deux sont à retenir :
- « Le registre hygiène , sécurité et conditions de travail » ( à l’Accueil du site de Montbonnot).
Tout agent qui constate une situation à risque, un dysfonctionnement qui impacte les conditions de travail, ou qui est victime ou témoin d’un accident sur les lieux de travail etc. est encouragé à le signaler via ce registre. De cette façon, je pourrai prendre en compte la situation et la direction et le CLHSCT pourront être informés de ces signalements et observations, faire des préconisations, mettre en place des plans d’action. Une situation potentiellement accidentogène ou nuisible peut ainsi être éliminée. - « Danger grave et imminent » (dans le bureau de la RRH)
Comme son nom l’indique, il concerne les dangers graves qui peuvent nécessiter l’exercice du droit de retrait. Il est également à la disposition de tous les agents, mais son utilisation devrait rester exceptionnelle. Tout incident consigné dans ce registre est immédiatement porté à la connaissance du CLHSCT.
Ces deux registres sont passés en revue à chaque séance du CLHSCT.
Buzz’In : Quelques conseils rapides en matière de prévention ?
Ana-Maria Militan : Il est difficile de faire court. Mais quelques informations qu’il faut toujours avoir à l’esprit :
en cas d’alarme incendie, respectez toujours la consigne et sortez, car vous ne pouvez pas savoir si c’est juste un exercice ou « si c’est pour de vrai ». Si un pompier met en danger sa vie pour venir vous chercher alors que vous auriez pu sortir, vous en êtes responsable.
- vous êtes victime ou témoin d’un accident sur le lieu de travail, composez le 3880 à partir de votre poste de travail ; le premier sauveteur secouriste qui décroche, viendra. Il peut s’agir d’un accident grave, ayez le reflexe de composer le 15 ou 18, ce qui n’exclut pas de faire venir un SST. Par la suite, n’oubliez pas de renseigner le registre santé et sécurité au travail.
- le travail en dehors des heures ouvrées est interdit, sauf dérogation écrite de la direction. Si vous êtes amené à travailler seul dans un local fermé (sous-sol, salles serveur…) assurez-vous que des collègues sont au courant, car personne n’est à l’abri d’un malaise.
- Inria propose tout au long de l’année des formations de sauveteur-secouriste, de responsable évacuation, de sensibilisation au risque d’incendie et manipulation des extincteurs ou des défibrilateurs. Ce sont d’excellentes opportunités, profitez-en pour suivre ces formations car on ne peut jamais savoir à quoi on peut être confronté dans la vie. Tout le monde vous le dira, on est toujours mieux préparé aux différentes situations après avoir suivi une formation, qu’avant.
Et vous ? Que feriez-vous ? : http://www.portersecours.fr/
- enfin, pour tout ce qui concerne la sécurité, les risques et les conditions de travail, n’hésitez pas à contacter l’Assistant de prévention : Ana-Maria.Militan@inria.fr, bur. D204, poste 5371.
A-M.Militan
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