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Un sinophone parmi nous, Stéphane Grumbach


Stéphane Grumbach, Directeur de recherche en informatique, spécialiste dans le domaine des bases de données, Directeur du Liama nous a ouvert ses portes.

V.R.G : Quel est ton parcours ?

S.G : J’ai une double formation initiale, scientifique (maths) et littéraire (Chinois). J’ai hésité avant de me lancer professionnellement dans l’une ou l’autre voie, finalement j’ai opté pour une profession scientifique doublée d’une maîtrise de la langue et de la culture Chinoise.

J’ai fait ma thèse avec Serge Abiteboul, en bases de données, et j’ai rejoint l’équipe VERSO à Rocquencourt. Ce qui m’intéresse, c’est les langages. Les langages de requêtes pour données complexes m’ont occupé une bonne quinzaine d’années. Je me suis penché également un peu sur le l’ADN, au démarrage de la bio-informatique au début des années 90.

J’ai renoué avec les langues, en prenant la responsabilité des Relations Internationales à Inria en 2000. Puis, je suis devenu conseiller scientifique auprès de l’Ambassade de France en Chine en 2003, avant de rejoindre le LIAMA à Pékin que j’ai dirigé de 2006 à 2009.

Je suis rentré en France l’année dernière après huit ans en Chine, et j’ai intégré le centre de recherche Grenoble – Rhône-Alpes à Lyon.

Quelles sont tes missions aujourd’hui ?

Nos disciplines ont beaucoup évoluées sous l’impulsion de leur immense impact sociétal et économique. Elles ont ouvert un monde radicalement nouveau en pleine émergence, riche de promesses (communication, santé, environnement, économie) et également de menaces (finance, big brother, cyber-attaques). Dans ce monde nouveau, l’Europe joue actuellement un rôle modeste. Les États-Unis ont le leadership, et les pays d’Asie sont les challengers des américains. A mon retour en France, j’ai souhaité me consacrer à l’une des asymétries, à mon avis fondamentale, de notre époque, la concentration des données. Les industries qui concentrent la donnée mondiale, comme Google, Facebook, etc., génèrent à la fois une forte activité économique, mais plus généralement contribuent de manière essentielle à la puissance des États qui les développent.

Quels sont tes projets d’avenir ?

Mon objectif est de monter un projet autour de ces questions, de réfléchir aux alternatives, tant du point de vue technique que socio-économique, de proposer des solutions techniques pour fournir des services de haut niveau sans concentrer la donnée, pour rendre la connaissance moins asymétrique, pour éviter les monopoles.

Le message que tu veux faire passer ?

La concentration des données au niveau mondial est un des enjeux majeurs de notre époque, tout autant si ce n’est plus que la maîtrise des approvisionnements en matières premières.

V.R.G.

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