Inria a élaboré son nouveau Plan stratégique “Objectif 2020″. Alain Girault, délégué scientifique, nous explique en quoi ce plan contribue aux défis sociétaux et aux enjeux économiques de notre époque.
Buzz-In : Pourquoi définit-on des priorités scientifiques ?
Alain Girault : Toutes les grandes entreprises et les grands centres de recherche internationaux se dotent périodiquement d’un plan stratégique. C’est le cas d’Inria depuis 1994, nous en sommes donc à notre cinquième plan stratégique !
Pour Inria, le but est de faire le point sur des disciplines de recherche en changement perpétuel (qu’on pense au web 2.0, aux réseaux sociaux, ou encore aux nouveaux processeurs massivement multi-coeurs), de faire le bilan du plan stratégique passé, et de se doter de nouvelles priorités scientifiques pour les quatre années à venir.
BI : Comment les définit-on ?
A.G. : Tout commence par des discussions au sein du COS (le Comité Scientifique du Centre), qui se poursuivent en CP (le Comité des Projets). Des pistes sont évoquées, des rédacteurs sont choisis parmi les chercheurs du centre pour proposer une première version, ces propositions sont discutées, puis un choix final est fait par la direction du centre.
BI : Comment sont-elles utilisées ?
A.G. : Une fois les priorités scientifiques choisies, elles fixent des objectifs pour les quatre ans à venir. Mais bien sûr, en matière de recherche, nous avons une obligation de moyens et non pas de résultats !
Autrement dit, nous devons nous assurer qu’une partie significative des moyens de la politique scientifique du centre (les bourses de thèse, de postdoc, les embauches d’ingénieurs jeunes diplômés, les embauches de chercheurs, … ) seront affectés aux priorités scientifiques sur la période du plan stratégique, 2013 – 2017.
Mais cela ne veut aucunement dire que tous nos moyens doivent y être affectés bien sur, seulement une partie. le centre se gardera toujours la possibilité de soutenir telle ou telle activité prometteuse même si elle n’est pas dans les priorités du plan stratégique.
BI : Quelles sont les priorités de notre centre ?
A.G. : Nos quatre principaux thèmes de recherche sont les forces en présence sur lesquelles nos équipes de recherche sont particulièrement fortes et impliquées :
- Systèmes répartis et réseaux mobiles ;
- Logiciels sûrs et systèmes embarqués pour l’informatique ambiante ;
- Modélisation et simulation de phénomènes multi-échelles et multi-composants ;
- Perception et interaction avec les mondes réels et virtuels.
Quant à nos six priorités scientifiques, ce sont les suivantes :
- Des robots partageant notre espace de vie et de travail. Ceci regroupe les problématiques de perception, compréhension, décision, action et interaction avec des humains en milieu dynamique complexe.
- Internet des objets et internet des données : la société numérique. Comprenant les nouvelles technologies sans fil (les réseaux de capteurs par exemple), le web sémantique, la sécurité et la protection de la vie privée.
- Modélisation des interactions en biologie. Inclut le passage à l’échelle aux niveaux temporel, spatial et environnemental de ces interactions.
- Formes, apparences et mouvements pour les mondes virtuels. Correspondant à la modélisation des formes vivantes et la modélisation des phénomènes naturels et des aspects visuels complexes qui caractérisent leurs apparences.
- Interface matériel-logiciel. Ceci concerne l’ensemble de la chaîne de conception centrale à l’informatique qui fait le pont entre l’application, sa spécification, et son exécution adaptée à une architecture, via les langages, la compilation, le noyau d’exécution et le système d’exploitation.
- Apprentissage et optimisation distribuée pour systèmes à grande échelle. Impliquant des problèmes d’optimisation non-régulière et stochastique afin traiter des problèmes de très haute dimensionnalité (jusqu’à des téraoctets de données).
En savoir plus :
Claude Kirchner, le Délégué Général à la Recherche et au Transfert pour l’Innovation, et responsable du groupe de travail « Towards Inria 2020:GTI2020″, revient sur la démarche.
Le plan stratégique :
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